S'agenouiller pour pêcher de la force.
Il y a environ 24 heures j’ai rencontré l’homme qui allait me permettre de faire le saut vers l’univers tant convoité. Mr.P, un homme au-dessus de ses affaires qui exerce dans le milieu du théâtre et qui guide des jeunes ayant la tête pleine d’espoir, comme moi. Un être qui a su prendre le taureau par les cornes avec fermeté et qui maintenant est largement récompensé et respecté dans le milieu.
D’abord, il a apprécié ma façon de présenter ma demande d’admission à L’ÉNT . En gros, j’ai joint au formulaire un texte audacieux, qui offrait un léger aperçu de la marginalité de mon être. Ensuite, il m’a invité à lire la fable de la cigale et la fourmi, du coup, j’ai cru qu’il voulait simplement évaluer ma diction, alors j’ai lu ces quelques lignes impeccablement mais sans intonation. Il m’a regardé, m’a demandé de lui prêter le livre et s’est mis à interpréter cette fable comme un Dieu. Un silence. « À l’ÉNT, c’est pas moins que ça. Je vais être honnête, je ne pourrai pas te rendre au sommet à temps.». Je suis resté tellement figé, je ne me rappelle plus de la dernière fois ou j’ai ressenti un tel sentiment. C’était un peu comme si ces mots avaient éveillés tellement d’émotions différentes à un même degré que mon corps n’arrivait pas à répondre à mon âme. D’une part, j’avais mal assimilé ces pseudos directives et d’une autre, je n’arrivais pas à croire que mon évaluation se terminait là. Une chance… une seule! UNE FABLE PAS INTERPRÉTÉ au détriment de quelques nuits blanche que j’avais passé à mettre au point des dialogues dramatique ou comique. Voilà qui suffisait pour qu’on me considère ni plus, ni moins qu’une espèce de fille-victime-de-ses-pulsions, sans potentiel marquant. J’étais assise, je le fixais et je captais 2 mots sur 12. J’avais même pas les ressources nécessaires pour envisager de me justifier. Mon cerveau était monopoliser par la phrase « C’est pas possible!» et mes fonctions vitales avaient cesser d’obéir à mon enveloppe corporelle, j’avais l’impression qu’elles s’étaient réunies afin de former un bouclier géant pour protéger mon jardin intérieur, victime de se violent bombardement.
Un moment, il a balancé quelque chose dans le genre; «T’attends quoi de moi?». J’ai dis ce qui était légal de dire afin de me procurer une deuxième chance. J’ai alors réalisé combien l’argument E était gagnant et passe-partout. Ouais, traînez toujours ce genre de raison qui mise sur l’enrichissement, l’épanouissement et l'expérience, elle vous mènera à vos fins, promis! Bref, nous avons ensuite discuté de son cheminement, histoire de nourrir mon sentiment d’envie.
Durée de la rencontre : 40 minutes
Prochaine rencontre : Mercredi
Trucs à faire pour Mercredi : Simplement lire une scène sans adopter une intonation à mon personnage.
Mon objectif personnel : Apprendre le texte par cœur, lire la pièce de théâtre au complet pour cette journée.
En quittant son appartement, je suis allée m’enivrer de froideur, de caféine et de sucre. Rien à faire, mon sang semblait s’être caillé et ne plus circuler. Je me répétais en boucle le dialogue entre moi et ce Dieu de l’interprétation et je me disais que mercredi j’allais m’attribuer un autre rôle… Toutefois, je devais aller pêcher davantage de la force et de l’expérience à profusion. J’ai alors tenté de dresser un top 10 de solutions, mais attribuer un numéro de priorité à celles-ci, c’était un tantinet plus compliqué que je l’avais prévu. Il me faut LA ou LES meilleures… c’est une question de vie ou de mort [ Ok, ok ça peut peut-être vous sembler exagéré, mais je vous assure qu’à ce moment là, je me sentais comme Léonardo Dicaprio dans le Titanic, soit je monte sur l’horloge ou soit je laisse Kate s’en emparer et je meurt dans une certaine eau glaciale (lol)]. C’est alors qu’en franchissant le tourniquet de la sortie du métro, 1 itinérant m'a demandé d’acheter pour 2 dollars le magazine «itinérance», 1 dollar revient au camelot et pour certains, ça leur permet de réévaluer leurs objectifs de vie. J'ai accepté et ça m’a rappelé l’existence de l’Accueil Bonneau [ Endroit où certains camelots y logent et où une pléthore de bénévoles servent des repas chaud et entretiennent la place ]. Je suis arrivée chez moi et j’ai fait des démarches pour m’y joindre. Je me suis sentit un peu mieux. Mon sang était épais mais j’arrivais à respirer de nouveau naturellement. C’était pas assez.
J’ai poursuivi ma recherche virtuelle et j’ai tombé sur le site des Grands-Frères et Grandes-Sœurs de Montréal. Cet organisme permet aux jeunes du primaire qui font partie d’une famille monoparentale, sans sœur et frère de bénéficier du soutient d’un adulte. Il existe différent jumelage, en ce qui me concerne j’ai décidé de devenir la grande-sœur d’un jeune en lui offrant plusieurs heures par semaine par l’intermédiaire de quelques activités. Je me suis dit que probablement que c’était une bonne occasion de vivre quelque chose d’intense et d'acquérir un force supplémentaire en étant directement serviable. 120 jeunes attendent impatiemment la venu d’un jeune adulte… C’est ma chance.
Carpe diem!
Ecrit par nomade0007, le Lundi 19 Février 2007, 05:14 dans la rubrique "Actualités".